En vacances dans le Morbihan, par une belle journée ensoleillée du mois d’Aout, nous sommes allés voir notre amie Ginette qui rêvait depuis longtemps de nous montrer son « Paradis Breton » : la Ria d’Etel.
Ria, ce nom vous dit quelque chose ? Et oui, Ria et Aber sont des mots bien connus des cruciverbistes !
Ce sont des fleuves côtiers dont la vallée souvent profonde, est envahie par la mer à marée montante. C’est exactement le cas du golfe du Morbihan et de la Ria d’Etel que nous allons admirer aujourd’hui.
Situé dans le Morbihan, au sud-est de Lorient, la rivière d’Etel ne mesure que 31km depuis sa naissance près du village de Penhoët (Languidic) à seulement 100m d’altitude, jusqu’à son embouchure dans l’océan atlantique au niveau de la ville d’Etel. Près de la moitié de sa longueur est un Aber (15km) de 22km2 de superficie, parsemé d’îlots et fermé par la fameuse barre d’Etel qui est un banc de sable à position variable et donc très dangereux pour les marins dont certains y ont laissés leurs vies y compris les sauveteurs qui ont payé un lourd tribut à la mer.
Quand nous sommes arrivés à Belz, la mer était basse. Nous avons donc commencé par une promenade à pied le long du rivage pour admirer le paysage grandiose. C’est un écosystème remarquable en raison du mélange d’eau douce et de l’eau de mer salée qui donne un milieu riche en poissons et en coquillages, et qui est sous haute protection.
Les hérons, canards, cormorans et mouettes se régalent en toute saison.
Les pêcheurs à pied aussi avec leurs seaux et leurs bottes car la vase est épaisse.
Au loin, nous voyons les barges qui attendent la marée haute pour aller dans les parcs à huîtres qui font la richesse de la région.
Ces barques en bois typique de la Bretagne sont bien pratiques sur la vase. Ce sont des « annexes » que l’on appelle ici des plates.
Si on n’aime pas trop ramer, un moteur est plus pratique car les courants des marées sont parfois puissants.
Nous voyons aussi un bateau blanc qui navigue dans un chenal. C’est décidé, nous irons faire l’excursion sur la rivière d’Etel cet après-midi ! Car rien ne vaut un bateau pour visiter cette Ria.
Après un repas très sympathique dans un petit restaurant, nous allons visiter une toute petite île très touristique de la commune de Belz : St Cado.
On y accède par un pont de pierre de 100m de long dont la légende prétend que St Cado, ayant construit et reconstruit plusieurs fois ce pont en vain, accepta l’aide du diable au prix de l’âme de la première créature vivante qui y passerait .Le rusé St Cado y fit passer un chat… au grand dam du diable !!!
St Cado, qui donna son nom à l’île sur laquelle il s’était installé, était un moine Gallois du 6ème siècle qui comme tant d’autres fut chassé par les Saxons et se réfugia en Bretagne où il fonda un monastère. Il est à la base de nombreuses légendes locales. Vers la fin de sa vie, il retourna en Grande Bretagne. Il mourut, tué par un pillard saxon pendant qu’il célébrait une messe.
Cette chapelle romane qui lui est dédiée est du 11ème siècle. Construite par les Bénédictins, elle est tout en granit et a une forme curieuse.
Un escalier pour monter au clocher…
Un porche bien abrité…
L’intérieur est lumineux et coloré grâce aux vitraux du 19ème siècle …et à l’électricité du 20ème siècle.
Voici le lit de St Cado dont la légende dit que si l’on s’approche assez près du trou on entend la mer et les sourds retrouvent l’ouïe.
Deux Ex-Voto de bateaux…généralement des remerciements de marins après un naufrage dont ils ont réchappés.
Ce calvaire est de 1832.
Voici une jolie porte comme je les aime…
Cette fontaine est du 18ème siècle. Elle est protégée de la mer par un mur. La croix celtique est plus récente.
Cette petite maison seule sur l’îlot de Nichtarguer, en face du pont de St Cado a été construite pour un gardien de parc à huîtres en 1894.
Et maintenant direction Etel.
Cette ville est un port qui a été longtemps le point de départ des thoniers de Terre-Neuve.Cela explique cette ancienne glacière et ces entrepôts qui sont transformés aujourd’hui.
Boutiques, musée des Thoniers… les conserveries aussi ont été fermées et maintenant Etel vit surtout du tourisme.Quelques chalutiers le fréquentent encore comme celui-ci qui vient de l’île d’Yeu.
Nous montons à bord de ce grand bateau blanc sur lequel nous allons faire notre croisière touristique.
Nous commençons par l’embouchure et la fameuse Barre de sable avec de nombreuses signalisations car c’est là qu’on eut lieu la plupart des naufrages.
Dans le lointain, l’île de Groix et son fort…
Puis demi-tour et en avant pour la visite de la Ria d’Etel.
Nous repassons devant Etel.
Ce curieux bâtiment avec sa grande porte métallique était l’abri de la chaloupe de sauvetage en mer.
C’est maintenant ce bateau de sauvetage qui la remplace.
De l’autre côté, un cimetière de Bateau. Sans doute d’anciens thoniers…
Nous passons maintenant devant le port de plaisance d’Etel qui est très fréquenté.
Ce pont suspendu est le Pont-Lorois. Il relie Belz à Plouhinec.
Quelques petites îles sont parfois habitées, et parfois devenues réserves naturelles.
Une chaumière très luxueuse au bord de l’eau.
St Cado et l’îlot de Nichtarguer vus du bateau.
Cette maison sur l’eau me semble difficilement habitable…
Les huîtres sont partout présentes.
Enfin, le retour au port.
Quelle merveilleuse journée nous avons passés ! Merci Ginette, ton pays est vraiment très beau.
Nous reviendrons sûrement une autre fois car il y a encore tant de choses à voir.
Benoît LEBORGNE