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Adriaen-van-Ostade---Famille-de-paysans-dans-leur-masure---
 
Intérieur paysan d'après Adrian Van Osten
 
 
 
Dans les registres paroissiaux de Beaumont-sur-Oise, ces livres tenus avant la Révolution de 1789 par les curés de Paroisses, étaient consignées les inhumations de leurs ouailles. Il ne s'y trouvent que peu d'indications  sur les maladies ayant entraîné la mort au début du XVIIe siècle. Cependant dans la période allant de juillet à octobre 1606,il est noté que seize personnes sont mortes « de la contagion »et l'année suivante, à la même époque, la même cause entraîne la mort. Une indication supplémentaire est portée sur l'acte de décès d'une « femme non mariée de 45 ans  : morte de la contagion par un flux de sang ». Quelle maladie se cache sous cette dénomination ?

Qui dit contagion implique une maladie microbienne transmissible. Si l'on rapproche ce cas de celui des enfants en bas âge inscrits dans ces mêmes registres qui, dans le même temps, décèdent chaque année entre juillet et octobre, il est pensable que la dysenterie emportait tous ces malheureux.

A cette époque, l'hygiène à l'intérieur de la maison est une notion peu conforme aux habitudes paysannes. On sait l'eau dangereuse . Soupçonnée d'instiller la maladie à travers les pores, de ramollir le corps et de lui faire perdre une partie de sa virilité, le bain est condamné. La saleté constitue une couche protectrice, immunisante. La sueur, qui dégage les pores, peut fort bien remplacer l'eau dit-on. L'habillement favorise d'ailleurs la sudation et on recommande aux malades de porter des chemises imbibées de sueur ! Mais  l'eau est polluée par la proximité de l'étable, du fumier ou du cimetière. Le  médecin peut mettre en garde les habitants contre la consommation de l'eau des puits, corrompue à la fois par la pollution de la nappe phréatique et par la formation d'un voile de moucherons et de vers aquatiques à la surface du puits.A-t-on dans les campagnes une autre possibilité que de la consommer ?
Comment ne pas transmettre les maladies alors que l'habitude invétérée de cracher, de se moucher avec les  doigts répond au besoin de rejeter hors de soi toute saleté, considérée comme l'intruse dans le corps humain. L'habitude de boire à la même cruche, de manger au pot commun, de laper la soupe à la même louche qui fait le tour de la table relèvent de gestes immémoriaux codifiés par l'usage. De même pour les besoins naturels, on va au fumier, sauf lorsqu'on est alité  car les "commodités" ne sont pas perçues comme une nécessité par les paysans, seul le curé dispose en général d'un "secret", parfois situé en surplomb par rapport au potager, ce qui permet en même temps de fumer ce dernier !
 
 Marie-Camille Svetovidoff
 
 
 
 
 
 
 
Tag(s) : #HISTORIQUE
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