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Comment imaginer aujourd'hui l'effervescence qui régnait  il y a  trois siècles dans la ville ? Si la population locale était dix fois moins nombreuse qu'aujourd'hui, les gens de passage y affluaient sans cesse en grand nombre.

 

En route pour les Flandres, de nombreux voyageurs s'arrêtaient à Beaumont , ville étape, qui ne comptait pas moins de quatorze hôtels et auberges dans un périmètre compris d'ouest en est  entre la rue Nationale et la rue Basse de la vallée et du sud au nord entre la rue Edouard Bourchy et la rue du Four. Près du pont et du quai des pêcheurs au bord de l'Oise, un autre lieu  s'animait du va-et-vient de ceux qui s'embarquaient sur le coche d'eau.

   

 

 Ancienne-place-Marche-aux-grains.jpg

  

  Ancienne place du Marché aux Grains

       

L'important marché aux grains, sur l'actuelle place Gabriel Péri attirait tous les paysans des alentours les mardis, jeudis et samedis et le « petit marché » réservé aux villageois, se tenait  trois fois par semaine  au bout de l'actuelle rue Albert 1er, autrefois appelée rue « Haute de la vallée »

 

Depuis l'année 1628, les successeurs de Jean Vallée nommé le premier, messager juré de l'université de Paris, acheminaient le courrier jusqu'au relais de la Poste aux chevaux.

Il existait également des messageries de coches et carrosses publiques et privées comme celle de Charles Colleau.

Enfin pour compléter le tableau de cet incessant va-et-vient dans la ville, les «convoyeurs de la marée », livrant en toute hâte le poisson frais jusqu'à Paris, s'arrêtaient à l'hôtel du Croissant jusqu'à la fermeture de celui-ci en 1760.

 

A cette activité quotidienne s'ajoutaient, depuis le début du XVIIe siècle, quatre foires annuelles, témoignant de la bonne santé économique de la ville qui  avaient lieu, en dehors de la période des grands travaux des champs :

 A la saint Laurent le 10 août

 A la saint André, le 30 novembre

 A la saint Maur, le 15 janvier

 A la Mi-carême, au cours du mois de mars.



 

L'actuelle rue de la Libération qui était alors la rue du «  Pot d'étain »,  ne comptait pas moins  de quatre  hôtels, Le Cheval blanc, mitoyen avec l'auberge du Paon, le Grand Cerf déjà présent au XIVe siècle et l'auberge de la Grosse Tête.

 

La rue du Pot d'étain était la plus grande voie d'accès à la ville or elle se trouvait presque impraticable en 1770 car plusieurs voitures y avaient versé et des chevaux et des hommes y avaient été blessés en chutant à cause des nombreux trous dans la chaussée. La ville avait pourtant fait faire des pavés mais allez savoir pourquoi, ceux-ci se trouvaient toujours dans la carrière !



  

 

Près du Marché aux grains deux hôtels : le Cygne, à l'angle de l'actuelle rue Victor Hugo, alors appelée rue « de la Juiverie » et l'Ecu de France, au début de la rue Albert 1e, alors qu'un peu plus loin dans la rue s'ouvraient les Trois Maillets et l'auberge du Mouton. 

  

 

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 Cour intérieure de l'Hôtel du Croissant

 

Près du petit marché qui se tenait aux confins de la rue Albert 1er et de la rue de la rue Basse de la vallée, se tenait l'hôtel de la croix-Blanche et en remontant vers l'église, à l'angle de la rue de l'Orme et de la rue d'Alsace-Lorraine, anciennement « rue des Lombards », il y avait aussi l'auberge Saint-Laurent

 

Rue Basse de la Vallée, près de l'hôtel du Croissant se dressait l'auberge Saint-, Honoré et de là en descendant vers l'Oise on arrivait à l'auberge du Port-Salut.

A la foule des mariniers, des porte-faix, des charretiers de bateaux, s'adjoignaient tous ceux qui s'embarquaient pour remonter la rivière d'Oise et qui faisaient étape à l'hôtel des quatre fils Aymon, devenu aujourd'hui les bureaux du Trésor public !

 

   

 

 

quatre-fils-aymon.jpg

   

  

 

Nos aïeux ne craignaient pas de se déplacer et la longueur des voyages ne les rebutait pas. La coche de terre quittait Paris le mardi matin et arrivait en faisant grand bruit sur les routes mal pavées de Beaumont le soir même. Dés quatre heures le lendemain matin, le coche d'eau les emmenait, en naviguant sur l'Oise, jusqu'à Compiègne.

 

Par-dessus les bruits des charrettes, les cris des chalands, les jurons des charretiers, carillonnaient les cloches de la ville car en ce temps-là il ne fallait pas manquer aux Offices ni oublier de se recueillir à l'appel de l'Angélus .

 

 

Marie-Camille Svetovidoff

 

 

 

 

Délibérations du Conseil municipal de Beaumont sur  Oise, 21 octobre 1770

Source ;Jean Lahousse, En diligence sur la Route Royale N°1,pp120-190,

    ---       Paul Bisson de Barthélémy,  Histoire de Beaumont -sur-Oise, p 224

 

 

 

  

Tag(s) : #HISTORIQUE
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