A l'époque des Comtes de Beaumont
Paysans au Moyen-Age
A la fin du premier millénaire, la royauté est en déliquescence. Hugues Capet est choisi par ses pairs pour prendre la tête du royaume de France. Ce royaume n'est encore qu'une province voisinant avec les duchés de Bourgogne, de Normandie et de Lorraine. Il importe à Hugues Capet pour survivre de s'appuyer sur ses vassaux fidèles. C'est ainsi que les châteaux de défense, érigés aux points stratégiques de la province sont attribués à quelques seigneurs proches du Roi, initiant un nouveau régime : celui de la Féodalité.
Lorsque Yves l'Ancien, cousin et fidèle d'Hugues Capet, prend possession du château-fort de Beaumont- sur Oise, à la fin du premier millénaire, il amène avec lui sa famille, sa domesticité et sa garde pour défendre la place. Cette venue massive de population engendre des besoins nouveaux et pour les satisfaire, des artisans et des commerçants affluent pour proposer leurs services. Ils s'agglutinent au pied du château avant de s'installer plus tard dans l'enceinte des remparts. Une nouvelle cité vient de naître.
Le régime féodal a généré en certains endroits la tyrannie ou l'anarchie dont la population locale faisait les frais. Les seigneurs comtes de Beaumont, dont les terres jouxtaient, il est vrai, les terres royales, sont à l'origine d'une organisation bienfaisante à la population qui permit le développement d'une solidarité entre les habitants et le seigneur châtelain. Il s'ensuivit la fixation d'un bourg qui ne demandait qu'à grandir.
Les nombreux marchands se trouvant en la ville poussent les paysans à la production des céréales et de la vigne, contribuant ainsi à la richesse urbaine et l'économie domaniale favorise l'existence de marchés nombreux à Beaumont dès le début du XIe siècle.
Les moines du prieuré St Léonor, installés dans l'enceinte du château construisent un pont sur l'Oise et encouragent le comte Mathieu III à fonder un hôtel-Dieu pour les pauvres, les malades et les passants. Le sentiment religieux profond qui imprègne les villageois les entraîne dans la construction de leur nouvelle église.
La lente élaboration d'un groupe urbain conscient de la nécessité d'une organisation, prépare certains à prendre en main les affaires de la communauté beaumontoise. Face à cette situation de fait, Mathieu III, accorde alors de son plein gré, la Charte de franchises de 1187 que Philippe-Auguste confirmera lorsqu'en 1223, le comté deviendra terre royale.
Marie-Camille Svetovidoff
Sources : Paul Bisson de Barthélémy, Histoire de Beaumont sur Oise, 1958