L'orgue, à lui seul est un orchestre mais pour faire chanter chacun de ses tuyaux, il lui faut une grande réserve
d'air. Aujourd'hui c'est un moteur électrique qui alimente la soufflerie. Il n'en était pas de même au XVIIIe siècle et l'église Saint Laurent de Beaumont employait un souffleur
d'orgue. Celui-ci s'agrippait des deux mains à la barre d'appui ( image ci-dessous) et pédalait avant et pendant tout le temps que
l'organiste accompagnait l'office L'on peut comparer néanmoins cette soufflerie mécanique à certains appareils installés aujourd'hui dans les salles
de sport !
C'était un travail obscur et fatiguant .
En 1783, Pierre Champaigne qui occupait cette fonction, reçoit 5 Livres pour trois mois de messes tandis que M.Destrez, l'organiste touche 57 Livres 10 sols et M.Bodin, le chantre, 12 Livres.
Le 26 juillet de cette même année, le facteur d'orgue s'est déplacé pour accorder l'instrument : il a reçu 30 Livres et le souffleur qui lui a fourni l'air nécessaire tout au long de son travail en a reçu cinq et pour deux messes faites à la mémoire du Prince de Conti, le marguillier, M.Compagnon, lui remet 20 sols, soit 1 Livre, le 1er octobre 1784. Ainsi une messe de fondation pour le repos de l'âme était mieux rémunérée que les messes du dimanche et des jours de fête .
Cet argent n'était versé aux intéressés qu'à terme échu et ce terme excédait souvent l'année !
Marie-Camille Svetovidoff