Par un beau dimanche ensoleillé, je gravis les marches inégales de l'église d'Auvers sur Oise. Une longue file mène à la petite porte de l'église.
L'ombre du sanctuaire est telle, qu'éblouie par le grand soleil, je ne vois plus rien, je n'entends que le bruyant murmure d'une foule qui s'installe.
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Les premières notes guillerettes d'instruments anciens me réjouissent le cœur.
Le théorbe, une certaine viole de gambe, des violons aux archets plus légers, un violoncelle baroque et un orgue positif jouent la musique du XVIIe siècle.
C'est l'éblouissement du Credo d'Antonio Lotti qui transporte et enthousiasme l'esprit. La foule est si nombreuse que je ne vois pas d'où vient cette musique exaltante....je ne vois que la pierre des murs sur lesquels jouent les rayons de soleil d'une fin d'après-midi.
Les choristes chantent la légère musique de Schultz, l'esprit se réincarne joyeusement et accueille la pause... qui me remets sur terre.
C'est alors que je m'aperçois que ma chaise est vraiment très inconfortable !
Du mouvement autour de moi, un léger brouhaha,... je ne sens que le soleil à travers la verrière en forme de rosace. L'église est belle, solide et toute bruissante.
Mais déjà l'orchestre revient nous prodiguer les sons de la musique baroque à la française, celle de Marc-Antoine Chapentier et de Michel Richard de Lalande. Si j'aime entendre les chœurs et beaucoup moins les solistes, la voix du ténor qui se détache me bouleverse. Musique de cour, musique de chœur, la cantate pour l'intronisation d'un cardinal, âpre dans ses passages en mineur, éclate dans de multiples « Amen, » répétés à l'envie dans une tonalité majeure .
Un tonnerre d'applaudissements prolongés félicitent choristes et musiciens qui généreusement offrent en bis les « Amen » joyeux qui clôturent le concert.
Reprendre pied dans la réalité en retrouvant le ciel bleu, les pierres chaudes , l'herbe tendre et les arbres en fleurs du vieux presbytère, entouré d'amis , voilà un excellent dimanche qui vient de se terminer.
MCS