Marie-Jo parle avec les anciens
Beaumontoise de toujours et née en 1941, mes souvenirs remontent environ aux années 1948/1950. Je revois très bien les rues animées et très commerçantes de ce bourg
où se tenaient les grandes foires de l' Ascension et de la Saint André. Toutes les petites communes alentour y venaient, et sur la foire où il y avait les marchands de vaisselle, qui cassaient
leurs assiettes et leurs plats, pour attirer le client, en criant haut et fort, on se rencontrait, entre cousins et parents, dans un joyeux brouhaha, avec de grandes
embrassades , heureux de se revoir. Il y avait de la » barbe à papa », des vêtements, des pâtisseries, la foire durait toute la journée avec le marché aux légumes
traditionnel, le matin. On pouvait difficilement circuler, entre les marchands, et la foule. Tout ceci se tenait place du château , la rue du Beffroi, la rue Albert ler, la rue de la
Libération, la place du Beffroi. Le marché couvert n'existait pas bien sûr, ni non plus la rue qui permet maintenant de relier la place à la rue Basse de la Vallée. A l'époque, à cet endroit il y
avait toute une allée bordée d'arbres qui longeait les murs du château, et qui aboutissait à des escaliers de la largeur de l'allée par lesquels l'on parvenait à la rue Basse, mais les voitures
ne pouvaient pas y accéder. Dans cette allée, plusieurs marchands, dont un dont je me souviens particulièrement : l'étalage du marchand de beurre, ce dernier étant présenté en
grosses mottes blondes, que lon coupait avec un » fil à beurre »ma, chacun prenant le poids de beurre qui lui convenait. Il y avait pour moi, un autre attrait dans cette allée :
de petites marchandes venant de Nointel, Mours, etc...
venaient y vendre leur production, en général des tomates, des salades bien fraîches , des concombres, des
cornichons. Elles étaient installées à même le sol, et le cheval et la charrette qui les avaient amenées attendaient sagement, attachés derrière elles. Aller au marché était vraiment
une heureuse distraction, pour la petite fille que j'étais, sauf lorsque l'une ou l'autre « lointaine cousine » rencontrait ma mère ; les deux femmes commençaient à
bavarder, et j'étais obligée d'attendre que cela prenne fin !